LES ETUDES

Effectivement, les premières discussions autour de l’aménagement de la voie ferrée remontent au siècle dernier ! Les premiers échanges datent de la fin des années 90.
Le consensus politique autour du besoin d’étudier le projet est beaucoup plus récent : c’est en 2019 que les élus locaux et l’Etat se sont mis d’accord pour lancer une étude de faisabilité. Celle-ci a été effective à partir de 2020, ce qui n’a pas été la période optimale pour organiser des réunions et la vaste concertation nécessaire à un projet de cette envergure ! L’étude a été finalisée et restituée en tout début 2024.

L’étude avait pour objet de répondre aux questions suivantes :
– Le projet de voie verte est-il techniquement faisable ?
– Quel investissement cela suppose-t-il ?
– Quel fonctionnement doit-on prévoir, et pour quel coût annuel d’entretien ?

Au bout d’un an d’études, de premières pistes sérieuses ont été identifiées pour le tracé de la voie verte. Des études complémentaires ont été mandatées pour confirmer ces pistes, notamment sur la topographie et la présence d’espèces protégées.
Finalement, une étude générale a été menée, complétée par une étude topographique et une « pré-étude environnementale ».

L’étude de faisabilité a été réalisée par le cabinet Artelia, pour un montant de 157 683 €.
L’étude topographique a été réalisée par le cabinet Ectaure, pour un montant de 34 200 €.
La pré-étude environnementale a été réalisée par le bureau d’études Biotope, pour un montant de 22 368 €.
L’ensemble du travail représente donc un montant de 211 251 €.
Les subventions obtenues par le PETR pour réaliser ces études ont atteint 66% de ce montant (39% Etat-DETR et 27% Département), soit un reste à charge pour le territoire de 71 139 €.

LA VOIE VERTE EN PRATIQUE

La voie verte a vocation à relier Arreau à Lannemezan ; aussi, elle commencerait au sud au niveau du Terminus, l’ancienne gare d’Arreau.

Au nord, le tracé définitif n’est pas arrêté, mais il rejoint systématiquement la gare de Lannemezan. Lannemezan mène actuellement de multiples aménagements pour rendre sa voirie plus accueillante aux vélos : à partir de la gare, ce sera l’ensemble du centre-ville qui s’offrira aux cyclistes.

Oui, quatre haltes « principales » sont prévues le long de la voie verte, lors de son passage dans les villages : ces haltes serviront également de voie d’accès.

De plus, trois haltes secondaires seront aménagées avec des parkings pour profiter du croisement avec des routes.

Enfin, cinq haltes simples sont prévues le long de la voie, pour permettre de profiter pleinement des lieux, sans parking ni accès extérieurs particuliers.

Presque. Sur Arreau, une partie de la voie ferrée a été démontée pour permettre l’installation de la zone artisanale. La voie verte s’écartera également à ce niveau du tracé historique de la voie ferrée.

La voie ferrée est encore en fonctionnement dans le secteur des usines de Peyrehitte, à Lannemezan : il est donc impossible de s’appuyer sur ce linéaire concernant la section Avezac-Gare – Lannemezan. Des discussions devront avoir lieu pour identifier le meilleur itinéraire pour relier la gare de Lannemezan et la voie ferrée après Avezac-Gare, et ce point de jonction n’est pas encore arrêté. En tout état de cause, il sera proche d’Avezac-Gare : la présence d’une infrastructure linéaire comme la voie ferrée est une opportunité pour aménager une voie verte !

Ni l’un ni l’autre ! Le tunnel ferroviaire de Camous communique avec une cavité naturelle de belle taille, qui abrite 3 espèces différentes de chauves-souris. Parmi elles, une espèce en particulier est rencontrée : le Minioptère de Schreiber. Si toutes les chauves-souris sont protégées – à la fois les individus, mais aussi leurs habitats – cette espèce est particulièrement sensible au dérangement et aux aménagements, et la population utilisant régulièrement la cavité de Camous est composée de plusieurs centaines d’individus.
Il est donc excessivement peu probable qu’une autorisation d’aménagement du tunnel soit donnée au porteur de la voie verte, et en tout état de cause, les mesures compensatoires (c’est-à-dire les montants à engager pour recréer un habitat accueillant pour cette espèce à proximité) seront inabordables pour les acteurs locaux, quels qu’ils soient.

Alors, passer sur la route départementale ?
Avec près de 7 500 véhicules par jour, dont plus de 500 poids lourds, la portion de route entre Beyrède et le pont de Camous représente une section particulièrement fréquentée… sans compter le tracé sinueux contraint par le cours de la Neste à ce niveau ! Il est donc impossible d’envisager un partage de la route à ce niveau, ni un aménagement le long de la chaussée existante.

Pour permettre le passage de la voie verte, il est proposé que celle-ci reprenne un chemin d’exploitation créé lors de la création de la conduite forcée EDF de l’usine Imerys. En venant de Beyrède et du nord, ce chemin part à droite juste avant l’entrée du tunnel. Son avantage : il ne représente aucun dénivelé et a déjà une largeur de 3 mètres sur la plupart de son parcours. Afin de rejoindre ensuite la voie ferrée, deux options sont proposées :
– La première consiste à longer la falaise en restant en rive droite. La voie verte passerait ensuite au niveau de l’exutoire d’Escalère, en enjambant ce dernier : un échange avec EDF indique que lors du fonctionnement de l’exutoire, il est possible de passer quelques mètres au-dessus de l’eau, et ainsi de rester au sec. La voie verte passerait ensuite au-dessus de la bouche d’entrée du tunnel, côté sud, et rejoindrait la voie ferrée par un plan incliné en pente douce déjà existant ;
– La seconde option consiste à traverser deux fois la Neste à ce niveau, par des passerelles. Un aménagement serait à créer sur les parcelles en rive gauche, ce qui est un frein très important à cette option.
Si ces options peuvent paraître pharaoniques ou compliquées, elles ne représentent pas un coût disproportionné… d’autant plus que l’aménagement du tunnel ferroviaire aurait également eu un coût important, notamment d’entretien !

La voie verte serait composée d’une bande d’enrobé de 3 mètres de large.
L’enrobé a été retenu pour la qualité de roulement et pour sa durabilité.
Les bordures seraient enherbées.

L’étude de faisabilité pour la voie verte a estimé le budget d’investissement entre 8,2 M€ et 9,7 M€. Ce montant reste à affiner mais sera proche de cette enveloppe.
Les différentes options qu’il reste à définir impactent marginalement ce montant : tracé de connexion avec Lannemezan, option de franchissement de l’épaulement de Camous…

La voie verte de la Neste représente un linéaire d’environ 26 km. Ramené au mètre linéaire, l’unité généralement utilisée pour évaluer le coût des infrastructures de transport, cette voie verte coûterait entre 300 et 375 €/ml. Cela paraît beaucoup, mais selon le CEREMA (organisme d’Etat d’expertise des infrastructures), les coûts moyens d’une voie verte s’échelonnent de 250 €/ml à 500 €/ml, en fonction des travaux à réaliser. Ainsi, la voie verte de la Neste représente un budget assez cohérent pour ce type d’aménagement, important du fait du linéaire envisagé.

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